Le film Paul à Québecest sorti la semaine dernière (18 septembre). J’espère que vous êtes allé le voir au cinéma! Comme je le mentionnais dans la critique du film, je n’avais jamais lu les bandes dessinées de Michel Rabagliati. Alors, quand j’ai vu le film au cinéma, je ne pouvais pas faire la comparaison entre la BD et le film de Paul à Québec. En plus, la majorité des magasins étaient en rupture de stock une semaine avant la sortie du film.
C’est seulement la veille de la publication de ma critique que j’ai pu mettre la main sur la bande dessinée. Alors, dans la critique du film, je n’ai pas pu analyser et comparer le produit original et son adaptation.
Le film de Paul à Québec reprend l’idée principale et une grande partie l’histoire de la bande dessinée.
< Rappel > L’histoire de Paul à Québec, c’est le quotidien d’une famille qui doit accompagner leur père en fin de vie. Le tout est parsemé par des événements heureux et touchant comme des fêtes, l’achat d’une nouvelle maison, etc. Aussi, c’est des moments déchirants où l’on voit un être cher qui dépérit au fur et à mesure que la maladie (le cancer) s’aggrave. < / Rappel >
Pour ce qui est de la bande dessinée, l’histoire nous plonge dans plus de moments quotidiens de la belle-famille de Paul. Michel Rabagliati nous raconte plus en détail ce que vit cette famille, son passé et ses traditions. On découvre beaucoup plus la belle-famille de Paul dans la bande dessinée que dans le film.
Par contre, certains éléments ont été changés ou ajoutés dans l’adaptation cinématographique. Il y a plusieurs scènes où c’est un autre personnage qui pose l’action. Par exemple, la scène de l’achat du nouveau Mac, ce n’est pas le beau-frère de Paul (film), mais un collègue de travail (BD) qui suggère et aide Paul avec son nouvel ordinateur. Aussi, Paul travaille comme illustrateur dans un petit studio (BD) comparativement à une imprimerie (film). Il y a aussi le père de Paul qui semble beaucoup plus proche de Roland dans la bande dessinée. Dans le film, il y a une petite scène, mais on ne ressent pas ce côté de proximité entre les deux personnages. C’est Paul qui rase Roland (film), tandis que c’est le père de Paul qui le fait dans la BD.
Parfois, c’est un autre personnage qui va dire et raconter quelque chose. Puisque le film était encore frais dans ma mémoire lors de la lecture de la bande dessinée, j’ai remarqué que le film reprend des phrases et des dialogues qui sont écrits dans la BD. Alors, au niveau des dialogues, l’adaptation a été bien faite. La majeure différence dans les dialogues, c’est le joual utilisé dans la BD qui n’est pas si présente dans le film. Je ne suis plus sûr, mais il me semble que le film emploie beaucoup moins de sacres. En lecture, je trouve que le joual est un peu plus lourd à lire (ce n’est pas quelque chose que je lis souvent). L’écriture de Michel Rabagliati est très belle et très touchante.
Tous ces petits changements ne sont pas réellement dérangeants. On comprend que le film s’est focalisé sur quelques personnages et que Paul est beaucoup plus présent physiquement dans le film.
Si le film était un «feel good movie», la bande dessinée l’est tout autant. Ma lecture a été très agréable et très réconfortante. Malheureusement, je trouve que le côté émotif m’a beaucoup moins frappé. C’est peut-être dû au fait que je connaissais l’histoire et que je savais ce qui allait arriver. Aussi, je crois que l’interprétation de Gilbert Sicotte dans le rôle de Roland m’a tellement touché. Le rendu en dessin de Paul à Québec n’a pas su recréer cette même flamme émotive. Parlant des dessins de Michel Rabagliati, j’aime beaucoup le côté réaliste qu’il apporte à son histoire. Ça ancre encore plus tous ces moments du quotidien de Paul dans le côté «feel good». Cependant, je dois dire que les traits des personnages ne me plaisent pas autant que tout le reste.
Il y a une chose qui me déçoit de la réimpression pour la nouvelle couverture. Bien que celle-ci soit vraiment merveilleuse et qu’elle fasse un clin d’œil au film qui est sorti, je trouve ça dommage que la nouvelle couverture ne soit qu’une jaquette ajoutée par-dessus le livre avec la première couverte (la mauve).
Bref, la bande dessinée Paul à Québec a été une lecture très plaisante et je suis vraiment content d’avoir pu la lire, mais je ne sais pas si ça me donne envie de lire les autres œuvres de Michel Rabagliati. Si la BD n’est pas un médium qui vous intéresse, je vous suggère fortement d’aller voir le film. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu la BD ou vu le film pour apprécier l’œuvre originale ou l’adaptation cinématographique. Bien que l’histoire se déroule sur environ 190 pages, j’ai trouvé que la bande dessinée est un peu chère pour son contenu. Aussi, le papier est quand même de bonne qualité, mais ce n’est pas la plus belle BD que j’ai lue. Le livre coûte 27.99$ plus taxes. Néanmoins, l’histoire de la BD est bonne et intéressante, mais je dois avouer avoir préféré le film à la bande dessinée.
Paul à Québec
- Auteur : Michel Rabagliati
- Illustrateur : Michel Rabagliati
- Maison d’édition : La Pastèque
- Date de publication : Avril 2009
- 187 pages
- Format : 19,1 x 25,4cm
- Impression en noir et blanc
- Couverture souple avec rabats