Hardcore Henry

[Critique Film] Hardcore Henry – un premier film d’action en POV

Hardcore Henry prend l’affiche le 8 avril 2016.

Le film Hardcore Henry est le premier long métrage d’action tournée à la vue en première personne (POV). Il existe déjà beaucoup de film en POV, mais c’est plus dans le domaine du XXX. Quand j’ai vu la bande-annonce, j’avais de gros doutes sur ce film. Est-ce qu’une heure et demie de POV va être étourdissante ? Est-ce que ça va être intéressant de voir un film en POV ? J’ai eu plein de questions de ce genre avant de voir le film, mais ça ne m’a pas empêché de le voir puisque j’avais une certaine curiosité à découvrir ce film unique. Est-ce que Hardcore Henry est un bon film ? Et en vaut-il la peine ? Oui et oui !

Le spectateur est mis dans la peau de Henry. Au tout début, Henry se réveille dans un laboratoire ressemblant fortement à ceux du jeu vidéo Portal. Une femme, Estelle, l’accueil à son réveil et lui fait les derniers ajustements. Henry est un cyborg (mi-humain, mi-machine). La femme lui révèle qu’ils sont mariés, Henry n’a pas vraiment le choix de la croire puisqu’il n’a aucun souvenir. Cinq minutes plus tard, le laboratoire se fait attaquer par Akan et ses mercenaires. Henry tente de se sauver avec sa femme. Malheureusement pour eux, Estelle se fait enlever par Akan, mais Henry réussit à fuir. Il se fera poursuivre par les mercenaires d’Akan. Sur son chemin, Henry tombera sur plusieurs versions de Jimmy, un scientifique en cybernétique. Jimmy aidera Henry à retrouver Estelle (qui se trouve dans un autre château).

Le film ouvre avec une petite scène où l’on voit l’acteur Tim Roth, le père d’Henry. Au départ, je n’avais pas trop saisi le but de cette scène puisque le film saute rapidement au générique d’ouverture. Celui-ci est magnifique avec sa coloration en rouge et noir, mais c’est à la fois très violent. Il y a une belle petite chanson qui est joyeuse. J’ai trouvé que le générique d’ouverture mettait assez bien l’ambiance de ce film.

Par la suite, on arrive au moment où Henry se réveille. Il y a d’étranges points de vue, mais c’est voulu parce qu’Henry n’a pas eu d’ajustement final sur pour sa vision. Il y a plein de petits détails qui font que le spectateur s’immerge encore plus dans la peau d’Henry qui ne parle jamais et qu’on ne voit jamais (ou presque). J’ai trouvé ingénieuse la raison qui explique pourquoi le personnage ne parle pas, c’est que son module de parole n’a pas été installé dans son corps. C’est assez brillant. Ou encore, il y a un effet dans le montage (ça coupe et il y a des glitchs) qui aide le spectateur à mieux embarquer dans l’action.

Le film se déroule très rapidement. Oui, c’est seulement 95 minutes, mais le scénario avance à 100 miles à l’heure. Il n’y a aucun temps mort dans Hardcore Henry. Quand il y a une accalmie, c’est pour donner une chance au spectateur de reprendre son souffle. Je dirais que le film est environ 95% d’action et 5% où le film prend le temps d’expliquer ce qui se passe. Mais dans ce 5%, il y a toujours un stress parce qu’on sait très bien que Henry ne peut pas se reposer et qu’il se fera attaquer. Hardcore Henry propose plusieurs scènes assez impressionnantes (comme l’évasion du laboratoire au début du film ou plusieurs poursuites/combats/fusillades), mais c’est aussi un film très violent et très vulgaire qui est destiné à un public mature (16 ans et plus).

Puisque le film est de l’action à l’état pur en première personne (POV), la caméra peut être étourdissante par moment. Cependant, c’est moins pire que je l’avais imaginé. C’est-à-dire qu’un jeu vidéo en POV, c’est le joueur qui décide de la caméra et de l’action. Donc, il a le contrôle (POV actif). Tandis qu’Hardcore Henry, le spectateur est en mode POV passif puisqu’il n’a pas le contrôle de ce qui se passe. Alors, c’est pour cela que l’action devient étourdissante. Ce n’est pas un film où l’on peut contempler les décors et les paysages puisque la caméra bouge toujours. Et, ce qui est dommage, c’est que l’action devient dure à suivre étant donné les nombreux mouvements de la caméra. En tout cas, Hardcore Henry réussit à donner le sentiment d’être dans un jeu vidéo comme Portal, Miror’s Edge, ou encore Call of Duty.

Au niveau du scénario, c’est peut-être cet aspect qui est le plus faible du film. Bien que l’histoire soit intéressante, il manque un peu de mordant au scénario qui est assez simple et qui a parfois un manque d’explication. Mais en même temps, je trouve que le film est bâti comme un scénario de jeu vidéo où le personnage doit se rendre du point A au point B où B est le boss final du jeu vidéo. Aussi, les motivations du vilain Akan ne sont pas vraiment expliquées (seulement à la fin en trois ou quatre répliques). Néanmoins, il y a une bande dessinée, Hardcore Akan, qui est un antépisode à Hardcore Henry. Je ne l’ai pas encore lu, mais il semble que la BD explique les origines du vilain Akan et ses pouvoirs. De plus, le scénariste Ilya Naishuller laisse une porte grande ouverte à la fin du film à d’éventuelles suites dans l’univers Hardcore.

Puisque le film Hardcore Henry se déroule à Moscow, beaucoup de personnages s’adressent à Henry en russe. Ce n’est pas tous les dialogues qui sont sous-titrés, mais c’est comme si Henry ne les comprenait pas toujours. Quand il y a des sous-titres, ils sont mal positionnés à l’écran, ils sont trop bas. Donc, il y a des répliques qui sont partiellement tronquées. À un moment donné, il y a une scène où deux filles se chicanent sur un sujet. La manière dont les sous-titres sont apportés, c’est vraiment drôle et bien pensé.

La trame sonore de Hardcore Henry est assez malade. Il y a entre autres du Queen ! J’ai trouvé que l’OST venait très bien soutenir l’action et ça compense pour les non-dialogues d’Henry.

La performance des acteurs est magistrale pour les scènes d’action. C’est très bien interprété. En même temps, il y a tellement d’action que je n’ai pas eu l’occasion de remarquer quoique ce soit dans le jeu des acteurs puisqu’il n’y a pas tant de dialogues. Bien que le spectateur soit incarné dans le personnage d’Henry, je dirais plus que Jimmy est le personnage principal.

Bref, Hardcore Henry est un film avec beaucoup d’action. Du début à la fin, ça n’arrête pas une seconde. C’est un bon divertissement qui a beaucoup d’adrénaline et qui saura plaire principalement aux amateurs de films d’action et aux amateurs de jeux vidéo. Tout ce qui manque à l’histoire, c’est un gâteau (Portal). Le scénario n’est pas parfait, mais il n’y a pas vraiment de lacune qui nous fait décrocher de l’histoire. Je recommande de voir Hardcore Henry sur grand écran, ça en vaut pleinement le déplacement.

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Hardcore Henry

  • Réalisation : Ilya Naishuller
  • Scénario : Ilya Naishuller
  • Interprètes : Sharlto Copley, Danila Kozlovsky, Haley Bennett, Tim Roth
  • Action, POV
  • Russie et États-Unis
  • 95 min
  • Anglais (aussi en français)
  • stxmovies.com/hardcorehenry
  • 8 avril 2016